Proximité des versets de la Bhagavad-Gîtâ et du Nouveau Testament

 

Dans cet article, je me propose de mettre en lumière les convergences étroites et fascinantes qui existent entre la Bhagavad-Gîtâ, texte majeur de la spiritualité Indienne et les textes du Nouveau Testament sur lesquels se fonde le christianisme.

 

Sur cette page, j’ai ainsi rapproché plusieurs versets des deux traditions qui présentent une étonnante proximité.

 

Je vous laisse les découvrir !

 

 

1.

Bhagavad-Gîtâ, 2.12

« Jamais ne fut le temps où nous n’existions, Moi, toi et tous ces rois ; et jamais aucun de nous ne cessera d’être.

 

Bhagavad-Gîtâ, 4.4 à 4.6

Arjuna dit : « Vivasvant, le déva du soleil, parut bien avant Toi ; comment comprendre qu’à l’origine, Tu aies pu lui donner cette science ? »

Le Seigneur Bienheureux dit : « Bien que nous ayons tous deux traversé d’innombrables existences, ô Arjuna, vainqueur des ennemis, Je Me souviens de toutes, quand toi, tu les as oubliées.

« Je demeure non né, et Mon Corps spirituel et absolu, ne se détériore jamais. Je suis le Seigneur de tous les êtres. Et pourtant, en Ma Forme originelle, Je descends dans cet univers à intervalles réguliers.

 

Évangile selon Jean, 8.56 à 8.59

[…] Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. »

Sur quoi les Juifs lui dirent : « Tu n’as même pas cinquante ans et tu as vu Abraham ! » 

Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis. » 

Alors, ils ramassèrent des pierres pour les lancer contre lui, mais Jésus se déroba et sortit du temple.

 

2.

Bhagavad-Gîtâ, 4.35

« Et lorsqu’ainsi tu connaîtras la vérité, ô fils de Pându, tu comprendras que tous les êtres font partie intégrante de Moi, qu’ils vivent en Moi, et M’appartiennent.

 

Évangile selon Matthieu, 10.42

Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

 

3.

Bhagavad-Gîtâ, 5.18

« L’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un œil égal le Brâhmana noble et érudit, la vache, l’éléphant, ou encore le chien et le mangeur de chien.

 

Évangile selon Matthieu, 5.45

[…] car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes.

 

4.

Bhagavad-Gîtâ, 6.9

« Plus élevé encore, celui qui voit d’un œil égal l’indifférent, l’impartial, le bienfaiteur et l’envieux, l’ami et l’ennemi, le vertueux et le pécheur.

 

Évangile selon Matthieu, 5.43 à 5.45

« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 

Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, 

afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes.

 

5.

Bhagavad-Gîtâ, 6.30

« Qui Me voit partout et voit tout en Moi n’est jamais séparé de Moi, comme jamais non plus Je ne me sépare de lui.

 

Bhagavad-Gîtâ, 7.10

« Sache-le, ô fils de Prithâ, Je suis de tous les êtres la semence première. De l’intelligence, et du puissant la prouesse.

 

Évangile selon Matthieu 25.37 à 25.40

Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

 

6.

Bhagavad-Gîtâ, 9.18

« Je suis le but, le soutien, le maître, le témoin, la demeure, le refuge et l’ami le plus cher, Je suis la création et l’annihilation, la base de toutes choses, le lieu de repos et l’éternelle semence.

 

Bhagavad-Gîtâ, 9.24

« Car Je suis l’unique bénéficiaire et l’unique objet du sacrifice. Or, ceux qui ignorent Ma nature véritable, absolue, retombent.

 

Évangile selon Jean 14.6

Jésus lui dit : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi.

 

7.

Bhagavad-Gîtâ 7.6 à 7.9

« De toutes choses en ce monde, matérielles comme spirituelles, sache que Je suis l’origine et la fin.

« Nulle vérité ne M’est supérieure, ô conquérant des richesses. Tout sur Moi repose, comme des perles sur un fil.

« De l’eau Je suis la saveur, ô fils de Kuntî, du soleil et de la lune la lumière, des mantras védiques la syllabe OM. Je suis le son dans l’éther, et dans l’homme l’aptitude.

« De la terre Je suis le parfum originel, et du feu la chaleur. Je suis la vie en tout ce qui vit, et l’ascèse de l’ascète.

 

Bhagavad-Gîtâ, 7.12

« Tout état de l’être, qu’il révèle de la vertu, de la passion ou de l’ignorance, n’est qu’une manifestation de Mon énergie. En un sens, je suis tout ; jamais, cependant, Je ne perds Mon individualité. Comprends qu’aux gunas Je ne suis pas soumis.

 

Bhagavad-Gîtâ, 9.17

« De cet univers, Je suis le père, la mère, le soutien et l’aïeul, Je suis l’objet du savoir, le purificateur et la syllabe OM. Je suis également le Rig, le Sâma et le Yajur.

 

Bhagavad-Gîtâ, 10.20

« Je suis l’Âme Suprême, ô Gudâkesha, situé dans le cœur de chaque être. De tous, Je suis le commencement, le milieu et la fin.

 

Apocalypse, 26,13

Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin.

 

8.

Bhagavad-Gîtâ, 9.4

« Cet univers est tout entier pénétré de Moi, dans Ma forme non manifestée. Tous les êtres sont en Moi, mais je ne suis pas en eux.

 

Bhagavad-Gîtâ, 10.39

« De plus, ô Arjuna, Je suis la semence de toute existence. Rien de mobile ou d’immobile n’existe sans Moi.

 

Bhagavad-Gîtâ, 10.41

« Tout ce qui est beau, puissant, glorieux, éclôt, sache-le, d’un simple fragment de ma splendeur.

 

Bhagavad-Gîtâ, 15.13

« J’entre en chacune des planètes, et à travers Mon énergie, les maintiens dans leur orbite. Je deviens la lune, et par-là donne le suc de la vie à tous les végétaux

 

Évangile selon Jean 1.1 à 1.3

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu.

Il était au commencement tourné vers Dieu.

Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.

 

9.

Bhagavad-Gîtâ, 12.20

« Celui qui, plein de foi, dans cette impérissable voie du service de dévotion s’engage tout entier, faisant de Moi le but suprême, celui-là M’est infiniment cher. »

 

Évangile selon Matthieu, 12.47 à 12.50

Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. »

Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »

Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.

Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

 

10.

Bhagavad-Gîtâ, 17.18

« Quant aux pénitences ostentatoires, qui recherchent le respect, l’honneur et la vénération des hommes, on les dit appartenir à la passion. Elles ne sont qu’instables et éphémères.

 

Évangile selon Matthieu 6.1 à 6.6

« Gardez-vous de pratiquer votre religion devant les hommes pour attirer leurs regards ; sinon, pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. 

Quand donc tu fais l’aumône, ne le fais pas claironner devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, en vue de la gloire qui vient des hommes. En vérité, je vous le déclare : ils ont reçu leur récompense. 

Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, 

afin que ton aumône reste dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

« Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites qui aiment faire leurs prières debout dans les synagogues et les carrefours, afin d’être vus des hommes. En vérité, je vous le déclare : ils ont reçu leur récompense. 

Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

 

11.

Bhagavad-Gîtâ, 18.46

« En adorant le Seigneur, l’Omniprésent, à l’origine de tous les êtres, l’homme peut, dans l’accomplissement de son devoir propre, atteindre la perfection.

 

Évangile selon Matthieu, 22.37 et 22.38

Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.

Voilà le grand, le premier commandement.

 

12.

Bhagavad-Gîtâ, 9.32

« Quiconque en Moi prend refuge, ô fils de Prithâ, fût-il de basse naissance, une femme, un vaisya, ou même un shûdra, peut atteindre le but suprême.

 

Bhagavad-Gîtâ, 18.56

« Bien engagé en des activités de toutes sortes, Mon dévot, sous Ma protection, atteint, par Ma grâce, l’éternelle et impérissable demeure.

 

Bhagavad-Gîtâ, 18.66

« Laisse là tous les dharmas, et abandonne-toi simplement à Moi. Toutes les suites de tes fautes, Je t’en affranchirai. N’aie nulle crainte.

 

Évangile selon Matthieu 11.28 à 11.30

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. 

Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. 

Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. »

 

13.

Bhagavad-Gîtâ, 5.22

« L’homme d’intelligence ne s’adonne jamais aux plaisirs des sens ; il ne s’y complaît point, ô fils de Kuntî, car ils ont un début et une fin et n’apportent que la souffrance.

 

Bhagavad-Gîtâ, 16.10 à 16.12

« Les êtres démoniaques, qui se réfugient dans la vanité de soi, l’orgueil et l’insatiable concupiscence, deviennent la proie de l’illusion. Fascinés par l’éphémère, ils consacrent leur vie à des actes malsains.    

« Jouir des sens jusqu’au dernier moment, tel est, croient-ils, l’impératif majeur pour l’homme. Aussi leur angoisse ne connaît-elle pas de fin. Enchaînés par des centaines, par des milliers de désirs, par la concupiscence et la colère, ils entassent des richesses par voies illicites, pour satisfaire l’appétit de leurs sens.

 

Première lettre de Jean, 2.15 à 2.17

N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.

Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.

Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.

 

14.

Bhagavad-Gîtâ, 7.3

« Parmi des milliers d’hommes, un seul, peut-être, recherchera la perfection, et parmi ceux qui l’atteignent, rare celui qui Me connaît en vérité.

 

Évangile selon Matthieu 7.13 et 7.14

« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.

Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent.

 

15.

Bhagavad-Gîtâ, 9.25

« Ceux qui vouent leur culte aux dévas renaîtront parmi les dévas, parmi les spectres et autres esprits ceux qui vivent dans leur culte, parmi les ancêtres les adorateurs des ancêtres : de même, c’est auprès de Moi que vivront Mes dévots.

 

Évangile selon Matthieu 6.19 à 6.21

« Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.

Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler.

Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

 


Je termine cet article par l'exposé de cette similarité frappante: 

1. Krishna, qui livre son enseignement dans la Bhagavad-Gîtâ est selon la tradition indienne l'incarnation de Vishnou. Vishnou est l'une des trois personnes de la Trimurti indienne qui est composée de Brahmâ, Vishnou et Shiva. 

2. Jésus, qui livre son enseignement dans les évangiles est selon la théologie chrétienne l'incarnation de la deuxième personne de la Trinité qui est constitué du Père, du Fils et du Saint-Esprit.



Mon travail s’est appuyé sur la traduction anonyme de la Bhagavad-Gîtâ disponible sur Wikisource et accessible ici, sur la traduction œcuménique de la bible et sur la traduction officielle liturgique de la Bible.

 

 

 

Valentin Daguisy

 

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