Mon anthologie des versets de la Bhagavad-Gîtâ

 

Introduction

 

Cet article est une anthologie des versets de la Bhagavad-Gîtâ qui m'ont le plus marqué lorsque je l'ai lue en 2018.

 

La Bhagavad-Gîtâ est un des textes les plus importants du corpus sacré de l'hindouisme.

Il s'agit d'un fragment du Mahabharata, l'immense épopée indienne qui raconte la guerre qui opposa les deux branches d'une même famille, les Pandava et les Kaurava. 

 

La Bhagavad-Gîtâ consiste en le dialogue entre Arjuna, noble et grand archer et Krishna, incarnation humaine de Vishnou. 

Arjuna est assailli par le doute tandis qu'il s'apprête à mener la bataille de Kurukshétra, face à l'armée de ses cousins.

Ce dialogue en dix-huit chapitres est l'occasion d'un enseignement d'une très grande profondeur métaphysique.

 

J'ai lu pour la première fois le texte dans l'excellente version présentée et commentée par Shrî Aurobindo et proposée par Spiritualités vivantes d'Albin Michel.

Les versets exposés ici sont issus de la traduction anonyme disponible sur Wikisource, c'est une traduction que j'apprécie beaucoup pour sa fluidité et pour son soucis de rendre compréhensible le texte aux occidentaux tout en conservant une grande justesse. Vous pouvez accéder à cette traduction en cliquant ici. Vous pouvez également vous procurer cette traduction en livre imprimé dans une version épurée que j'ai moi-même auto-édité. Pour cela, cliquez ici.

 

Bonne lecture.

 

 

Les versets

 

Verset : 2.12

 

« Jamais ne fut le temps où nous n’existions, Moi, toi et tous ces rois ; et jamais aucun de nous ne cessera d’être.

 

Verset : 2.30

 

« Celui qui siège dans le corps, ô descendant de Bhârata, est éternel, il ne peut jamais être tué. Tu n’as donc à pleurer personne.

 

Verset : 3.3

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Ô Arjuna, toi qui es sans reproche, comme je l’ai déjà expliqué, deux sortes d’hommes réalisent la Vérité Absolue. Certains L’approchent au moyen de l’empirisme, ou de la spéculation philosophique, d’autres en agissant dans un esprit de dévotion.

 

Verset : 3.7

 

« Celui, ô Arjuna, qui discipline ses sens en maîtrisant son mental, et qui, sans attachement, engage ses organes d’action en des actes de dévotion, lui est de beaucoup supérieur.

 

Verset : 3.8

 

« Remplis ton devoir, car l’action vaut mieux que l’inaction. Sans agir, l’homme est incapable de veiller à ses plus simples besoins.

 

Verset : 3.9

 

« Mais l’action, il convient de l’offrir en sacrifice à Vishnu, de peur qu’elle enchaîne son auteur au monde matériel. Aussi, ô fils de Kuntî, remplis ton devoir afin de Lui plaire, et à jamais tu seras libéré des chaînes de la matière.

 

Verset : 3.22

 

« Ô fils de Prithâ, il n’est, dans les trois mondes, aucun devoir qu’il Me faille accomplir ; Je n’ai besoin de rien, je ne désire rien non plus. Et pourtant, Je Me prête à l’action.

 

-------

La doctrine des Avatars

 

Verset : 4.5

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Bien que nous ayons tous deux traversé d’innombrables existences, ô Arjuna, vainqueur des ennemis, Je Me souviens de toutes, quand toi, tu les as oubliées.

 

Verset : 4.6

 

« Je demeure non né, et Mon Corps spirituel et absolu, ne se détériore jamais. Je suis le Seigneur de tous les êtres. Et pourtant, en Ma Forme originelle, Je descends dans cet univers à intervalles réguliers.

 

Verset : 4.7

 

« Chaque fois qu’en quelque endroit de l’univers, la spiritualité voit un déclin, et que s’élève l’irréligion, ô descendant de Bhârata, Je descends en personne.

 

Verset : 4.8

 

« J’apparais d’âge en âge afin de délivrer Mes dévots, d’anéantir les mécréants, rétablir les principes de la spiritualité.

 

Verset : 4.9

 

« Celui, ô Arjuna, qui connaît l’absolu de Mon avènement et de Mes Actes n’aura plus à renaître dans l’univers matériel ; quittant son corps, il entre dans Mon royaume éternel.

 

-------

 

Verset : 4.28

 

« D’autres, éclairés par le sacrifice de leurs biens matériels et par de grandes austérités, font des vœux stricts et adoptent le yoga en huit phases. D’autres encore étudient les Védas pour acquérir le savoir absolu.

 

Verset : 4.35

 

« Et lorsqu’ainsi tu connaîtras la vérité, ô fils de Pându, tu comprendras que tous les êtres font partie intégrante de Moi, qu’ils vivent en Moi, et M’appartiennent.

 

Verset : 5.18

 

« L’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un œil égal le Brâhmana noble et érudit, la vache, l’éléphant, ou encore le chien et le mangeur de chien.

 

Verset : 5.22

 

« L’homme d’intelligence ne s’adonne jamais aux plaisirs des sens ; il ne s’y complaît point, ô fils de Kuntî, car ils ont un début et une fin et n’apportent que la souffrance.

 

Verset : 5.24

 

« Celui dont les actes, le bonheur et la lumière sont purement intérieurs, celui-là est le parfait yogî ; âme réalisée, il atteindra l’Absolu.

 

Verset : 6.1

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Il est le sannyâsi, le vrai yogi, celui qui s’acquitte de ses devoirs sans attachement aucun pour les fruits de ses actes, et non celui qui n’allume pas de feu, qui se retranche de l’action.

 

Verset : 6.9

 

« Plus élevé encore, celui qui voit d’un œil égal l’indifférent, l’impartial, le bienfaiteur et l’envieux, l’ami et l’ennemi, le vertueux et le pécheur.

 

Versets : 6.13, 6.14

 

« Le corps, le cou et la tête droit, le regard fixé sur l’extrémité du nez, le mental en paix, maîtrisé, affranchi de la peur, ferme dans le vœu de continence, il doit alors méditer sur Moi en son cœur, faisant de Moi le but ultime de sa vie.

 

Verset : 6.30

 

« Qui Me voit partout et voit tout en Moi n’est jamais séparé de Moi, comme jamais non plus Je ne me sépare de lui.

 

Verset : 6.31

 

« Le yogi Me sachant Un avec l’Ame Suprême, sise en la multiplicité des êtres, M’adore et en Moi toujours demeure.

 

Verset : 7.3

 

« Parmi des milliers d’hommes, un seul, peut-être, recherchera la perfection, et parmi ceux qui l’atteignent, rare celui qui Me connaît en vérité.

 

-------

Je suis...

 

Verset : 7.8

 

« De l’eau Je suis la saveur, ô fils de Kuntî, du soleil et de la lune la lumière, des mantras védiques la syllabe OM. Je suis le son dans l’éther, et dans l’homme l’aptitude.

 

Verset : 7.9

 

« De la terre Je suis le parfum originel, et du feu la chaleur. Je suis la vie en tout ce qui vit, et l’ascèse de l’ascète.

 

Verset : 7.10

 

« Sache-le, ô fils de Prithâ, Je suis de tous les êtres la semence première. De l’intelligence, et du puissant la prouesse.

 

Verset : 7.11

 

« Je suis la force exempt de désir et de passion. Je suis, ô prince des Bhâratas, l’union charnelle qui n’enfreint pas les principes de religion.

 

Verset : 7.12

 

« Tout état de l’être, qu’il révèle de la vertu, de la passion ou de l’ignorance, n’est qu’une manifestation de Mon énergie. En un sens, je suis tout ; jamais, cependant, Je ne perds Mon individualité. Comprends qu’aux gunas Je ne suis pas soumis.

 

-------

 

Verset : 7.19

 

« Après de nombreuses renaissances, lorsqu’il sait que Je suis tout ce qui est, la cause de toutes les causes, l’homme au vrai savoir s’abandonne à Moi. Rare un tel mahâtmâ.

 

Verset : 7.21

 

« J’habite le cœur de chacun en tant qu’Âme Suprême. Et dès qu’un homme désire rendre un culte aux dévas, c’est Moi qui affermis sa foi et lui permet ainsi de se vouer au déva qu’il a choisi.

 

Verset : 7.22

 

« Plein de cette foi, il demande au déva certaines faveurs, et voit ses désirs comblés. Mais en réalité, ces bienfaits viennent de Moi seul.

 

Verset : 7.23

 

« Les hommes à l’intelligence brève rendent au culte aux dévas ; éphémères et limités sont les fruits de leur adoration. Qui se voue aux dévas atteint leurs planètes, quand Mes dévots, cependant, certes atteignent Ma planète, la suprême.

 

Verset : 7.24

 

« Les hommes sans intelligence, ne Me connaissant point, croient que J’emprunte cette Forme, cette Personnalité. Leur ignorance les empêche de connaître Ma nature, suprême et immuable.

 

Verset : 7.25

 

« Je ne Me montre jamais aux sots ni aux insensés ; par Ma puissance interne [yoga-mâyâ], Je suis pour eux voilé. Ce monde égaré ne Me connaît donc point, Moi le Non-né, l’impérissable.

 

Verset : 7.27

 

« Ô descendant de Bhârata, ô vainqueur des ennemis, tous les êtres naissent dans l’illusion, ballottés par les dualités du désir et de l’aversion.

 

Verset : 8.12

 

« Car le yoga consiste à se détacher de toute activité des sens. C’est en fermant les portes des sens, en gardant le mental fixé sur le cœur et en maintenant l’air vital au sommet de la tête que l’on s’y établit.

 

Verset : 8.13

 

« Ainsi établi dans le yoga, et prononçant la syllabe sacrée OM, suprême alliance de lettres, celui qui, à l’instant de quitter le corps, pense à Moi, Dieu, la Personne Suprême, celui-là, sans nul doute, atteindra les planètes spirituelles.

 

Verset : 8.15

 

« Quand ils M’ont atteint, les yogis imbus de dévotion, ces nobles âmes, s’étant élevés à la plus haute perfection, jamais plus ne reviennent en ce monde transitoire, où règne la souffrance.

 

Verset : 9.4

 

« Cet univers est tout entier pénétré de Moi, dans Ma forme non manifestée. Tous les êtres sont en Moi, mais je ne suis pas en eux.

 

Verset : 9.13

 

« Mais ceux qui ignorent l’égarement, ô fils de Prithâ, les mahâtmâs, se trouvent sous la protection de la nature divine. Me sachant Dieu, la Personne Suprême, originelle et intarissable, ils s’absorbent dans le service de dévotion.

 

Verset : 9.14

 

« Chantant toujours Mes gloires, se prosternant devant Moi, grandement déterminés dans leur effort spirituel, ces âmes magnanimes M’adorent éternellement avec amour et dévotion.

 

Verset : 9.15

 

« D’autres, qui cultivent le savoir, M’adorent soit comme l’existence unique, soit dans la diversité des êtres et des choses, soit dans Ma forme universelle.

 

Verset : 9.17

 

« De cet univers, Je suis le père, la mère, le soutien et l’aïeul, Je suis l’objet du savoir, le purificateur et la syllabe OM. Je suis également le Rig, le Sâma et le Yajur.

 

Verset : 9.18

 

« Je suis le but, le soutien, le maître, le témoin, la demeure, le refuge et l’ami le plus cher, Je suis la création et l’annihilation, la base de toutes choses, le lieu de repos et l’éternelle semence.

 

Verset : 9.19

 

« Je contrôle la chaleur, la pluie et la sécheresse, Je suis l’immortalité, de même que la mort personnifiée, L’être et non-être, tous deux sont en Moi, ô Arjuna.

 

Verset : 9.23

 

« Toute oblation qu’avec foi l’homme sacrifie aux dévas est en fait destinée à Moi seul, ô fils de Kuntî, mais offerte sans la connaissance.

 

Verset : 9.24

 

« Car Je suis l’unique bénéficiaire et l’unique objet du sacrifice. Or, ceux qui ignorent Ma nature véritable, absolue, retombent.

 

Verset : 9.25

 

« Ceux qui vouent leur culte aux dévas renaîtront parmi les dévas, parmi les spectres et autres esprits ceux qui vivent dans leur culte, parmi les ancêtres les adorateurs des ancêtres : de même, c’est auprès de Moi que vivront Mes dévots.

 

Verset : 9.26

 

« Que l’on M’offre, avec amour et dévotion, une feuille, une fleur, un fruit, de l’eau, et cette offrande, Je l’accepterai.

 

Verset : 9.27

 

« Quoi que tu fasses, que tu manges, que tu sacrifies et prodigues, quelque austérité que tu pratiques, que ce soit pour Me l’offrir, ô fils de Kuntî.

 

Verset : 9.29

 

« Je n’envie, Je ne favorise personne, envers tous Je suis impartial. Mais quiconque Me sert avec dévotion vit en Moi, comme Je suis son ami.

 

Verset : 9.30

 

« Commettrait-il les pires actes, il faut voir quiconque est engagé dans le service de dévotion comme un saint homme, car il est sur la voie parfaite.

 

Verset : 9.31

 

« Rapidement, il devient sans reproche et trouve la paix éternelle. Tu peux le proclamer avec force, ô fils de Kuntî, jamais Mon dévot ne périra.

 

Verset : 9.32

 

« Quiconque en Moi prend refuge, ô fils de Prithâ, fût-il de basse naissance, une femme, un vaisya, ou même un shûdra, peut atteindre le but suprême.

 

Verset : 9.33

 

« Que dire alors des brâhmanas, des justes, des bhaktas et des saints rois qui, en ce monde éphémère, en ce monde de souffrances, Me servent avec amour et dévotion.

 

Verset : 9.34

 

« Emplis toujours de Moi ton mental, deviens Mon dévot, offre-Moi ton hommage et voue-Moi ton adoration. Parfaitement absorbé en Moi, certes tu viendras à Moi. »

 

-------

 

Je suis... 2

 

Verset : 10.20

 

« Je suis l’Âme Suprême, ô Gudâkesha, situé dans le cœur de chaque être. De tous, Je suis le commencement, le milieu et la fin.

 

Verset : 10.21

 

« D’entre les Adityas, Je suis Vishnu, et d’entre les sources de lumière, le soleil radieux. Parmi les Maruts, Je suis Marîchi, et parmi les astres de la nuit la lune.

 

Verset : 10.22

 

« D’entre les Védas, Je suis le Sâma. Parmi les Védas, Je suis Indra, et parmi les sens, le mental. Dans les êtres, Je suis la force vitale [la conscience].

 

Verset : 10.23

 

« Parmi les Rudras, Je suis Shiva, D’entre les Yakshas et les Râkshasas, Je suis le déva des richesses [Kuvera], et chez les Vasus, Je suis le Feu [Agni]. D’entre les montagnes, Je suis Meru.

 

Verset : 10.24

 

« D’entre les prêtres, ô Arjuna, sache que Je suis la tête, Brihaspati, le seigneur de dévotion, et d’entre les chefs militaires, Skanda, le seigneur de la guerre. Parmi les eaux, Je suis l’océan.

 

Verset : 10.25

 

« Chez les grands sages, Je suis Bhrigu. Parmi les vibrations de son, Je suis OM, la syllabe absolue, et parmi les sacrifices, le japa, le chant des Saints Noms, Parmi les masses inébranlables Himalayas.

 

Verset : 10.26

 

« D’entre les arbres, Je suis le figuier sacré, et d’entre les sages et les dévas, Nârada. Chez les Gandharvas, chantres de dévas, je suis Chitrarahta, et parmi les âmes accomplies, le sage Kapila.

 

Verset : 10.27

 

« D’entre les chevaux, sache que Je suis Uchchaihshravâ, né du nectar d’immortalité. Chez les nobles éléphants, Je suis Airâvata, et chez les hommes le monarque.

 

Verset : 10.28

 

« Parmi les armes, je suis la foudre, et parmi les vaches, la surabhi, au lait abondant. Chez les procréateurs, Je suis Kandarpa, le déva de l’amour, et d’entre les serpents, le roi, Vâsuki.

 

Verset : 10.29

 

« Chez les Nâgas, serpents célestes, Je suis Ananta, et chez les princes de l’onde, Varuna. Parmi les ancêtres, Je suis Aryamâ, et parmi ceux qui appliquent la loi, Yama, le déva de la mort.

 

Verset : 10.30

 

« D’entre les démoniaques Daityas, Je suis le fervent Prahlâda, et d’entre les asservisseurs, le temps. Parmi les bêtes, Je suis le lion, et parmi les oiseaux, Garuda, qui porte Vishnu.

 

Verset : 10.31

 

« Parmi les purificateurs, Je suis le vent, et d’entre ceux qui portent les armes, je suis Râma. Chez les poissons, Je suis le requin, et parmi les cours d’eau, le Gange.

 

Verset : 10.32

 

« De toutes créations, ô Arjuna, Je suis le début et la fin, et l’entre-deux. Parmi toutes les sciences, Je suis la science spirituelle de l’âme, et des logiciens, Je suis conclusion, la vérité finale.

 

Verset : 10.33

 

« D’entre les lettres, Je suis le A, et parmi les mots composés, le dvandva. Je suis également le temps inexhaustible, et parmi les créateurs, Brahmâ, dont les faces multiples regardent partout.

 

Verset : 10.34

 

« Je suis la mort qui tout dévore, et aussi la source de tout ce qui est à venir. Et la femme, Je suis le nom, la fortune, mais aussi les belles paroles, la mémoire, l’intelligence, la fidélité et la patience.

 

Verset : 10.35

 

« D’entre les hymnes, Je suis le Brhat-sama, que l’on chante pour Indra, et d’entre les poèmes, la Gayatrî, que chantent chaque jour des brâhmanas. Parmi les mois, Je suis novembre et décembre, et parmi les saisons, le printemps fleurissant.

 

Verset : 10.36

 

« Je suis le jeu des trompeurs, et l’éclat de tout ce qui resplendit. Je suis la victoire, l’aventure et la force du fort.

 

Verset : 10.37

 

« Chez les descendants de Vrishni, Je suis Vasudéva, et chez les pândavas, Arjuna. Parmi les sages, Je suis Vyâsa, et d’entre les grands penseurs, Ushanâ.

 

Verset : 10.38

 

« Parmi les châtiments, Je suis la verge, et chez ceux qui cherchent à vaincre, la mortalité. Dans les choses secrètes, Je suis le silence, et du sage la sagesse.

 

Verset : 10.39

 

« De plus, ô Arjuna, Je suis la semence de toute existence. Rien de mobile ou d’immobile n’existe sans Moi.

 

Verset : 10.40

 

« Mes gloires divines ne connaissent pas de limite, ô vainqueur des ennemis, ce que Je t’ai révélé n’est qu'une manière d’exemple, une infime parcelle de Ma grandeur infinie.

 

Verset : 10.41

 

« Tout ce qui est beau, puissant, glorieux, éclôt, sache-le, d’un simple fragment de ma splendeur.

 

Verset : 10.42

 

« Mais à quoi bon, ô Arjuna, tout ce détail ? Car, l’univers entier, par une simple étincelle de Ma personne, Je le pénètre et le soutiens. »

 

-------

 

Verset : 11.40

 

« De devant, de derrière, de toutes parts, reçois mon hommage, Ô puissance infinie, maître de pouvoirs sans mesure, Tu pénètres tout, et ainsi, Tu es tout.

 

Verset : 12.2

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Celui qui attache sur Ma Forme personnelle son mental, et toujours s’engage dans Mon adoration, plein d’une foi spirituelle ardente, celui-là, Je le tiens pour le plus parfait.

 

Verset : 12.20

 

« Celui qui, plein de foi, dans cette impérissable voie du service de dévotion s’engage tout entier, faisant de Moi le but suprême, celui-là M’est infiniment cher. »

 

-------

Les gunas

 

Verset : 14.5

 

« La nature matérielle est formée des trois gunas : vertu (sattva), passion (rajas) et ignorance (tamas). Que l’être distinct, impérissable, touche la nature matérielle, ô toi aux-bras-puissants, et il se trouve conditionné par ces trois gunas.

 

Verset : 14.6

 

« Ô toi sans péché, sache que la vertu, le plus pur des gunas, éclaire l’être et affranchit des suites de tous ces actes coupables. Celui qu’elle gouverne développe le savoir, mais dans un même temps, devient conditionné par le sentiment de bonheur qu’elle procure.

 

Verset : 14.7

 

« La passion, sache-le, consiste en soifs, en désirs ardents et sans fin, ô fils de Kuntî. Elle rive l’âme incarnée qu’elle domine à l’action matérielle et à ses fruits.

 

Verset : 14.8

 

« Quant à l’ignorance, ô descendant de Bhârata, sache qu’elle cause l’égarement de tous les êtres. Ce gunas entraîne folie, indolence et sommeil, qui enchaînent l’âme incarnée.

 

Verset : 14.9

 

« La vertu attache au bonheur, la passion aux fruits de ses actes, et l’ignorance à la folie, ô descendant de Bhârata.

 

Verset : 14.10

 

« Tantôt, dominant vertu et ignorance, la passion l’emporte ; et tantôt, c’est la vertu qui vainc passion et ignorance. Ainsi, ô descendant de Bhârata, jamais entre les gunas ne cesse la lutte pour régner.

 

Verset : 14.11

 

« Quand par toutes les portes du corps pénètre le flot lumineux du savoir, alors on peut être assuré que la vertu croît en passion.

 

Verset : 14.12

 

« Quand grandit la passion, ô meilleur des Bhâratas, alors grandissent avec elle les signes du grand attachement, de désirs incontrôlables, d’aspirations ardentes et d’efforts intenses.

 

Verset : 14.13

 

« Et quand monte l’ignorance, ô fils de Kuru, alors naissent les ténèbres, l’inertie, la démence et l’illusion.

 

Verset : 14.14

 

« Qui meurt sous la vertu gagne les planètes supérieures, les planètes pures où vivent les grands sages.

 

Verset : 14.15

 

« Qui meurt sous la passion renaît parmi les hommes qui se vouent à l’action intéressée. Et qui meurt sous l’ignorance renaît dans le monde des bêtes.

 

Verset : 14.16

 

« Il est dit que les actes accomplis sous l’égide de vertu entraînent la purification de leur auteur ; sous l’influence de passion, la détresse, sous l’ignorance, la sottise.

 

Verset : 14.17

 

« De la vertu naît le savoir véritable, et de la passion l’avidité. La folie et la sottise, l’illusion aussi, viennent de l’ignorance.

 

Verset : 14.18

 

« Ceux qui gouvernent la vertu peu à peu s’élèvent jusqu’aux planètes supérieures, ceux que domine la passion demeurent sur les planètes moyennes terrestres, et ceux qu’enveloppe l’ignorance choient dans les mondes infernaux.

 

Verset : 14.19

 

« Quand on voit, dans tous actes, que rien n’échappe aux trois gunas, mais que Moi, le Seigneur Suprême, les transcende, alors on peut connaître Ma nature spirituelle.

 

Verset : 14.20

 

« Quand l’être incarné se trouve capable de dépasser les trois gunas, il s’affranchît de la naissance, de la mort, de la vieillesse, ainsi que des souffrances qu’elles engendrent. Il peut dès lors jouir d’ambroisie, en cette vie même. »

 

Verset : 14.21

 

Arjuna dit : « À quels signes, ô Seigneur, se reconnaît l’être qui a dépassé les trois gunas ? Comment se comporte-t-il ? Et par quelles voies transcende-t-il ces gunas ? »

 

Verset : 14.22, 14.23, 14.24, 14.25

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Celui, ô fils de Pându, qui n’éprouve nulle aversion, qu’il soit devant l’éclairement, l’attachement ou l’illusion, qui n’éprouve également nulle soif de ces choses en leur absence ; qui, au-dessus de ces fruits que portent les trois gunas, se tient comme neutre, toujours inflexible, conscient de ce que rien n’agit en dehors d’eux ; qui regarde d’un même œil le plaisir et la souffrance, et pour qui la motte de terre, l’or et la pierre sont d’égale valeur, qui est sage et tient pour identique et l’éloge et le blâme ; qui n’est affecté ni par la gloire ni par l’opprobre, qui traite également amis et ennemis, et qui a renoncé à toute entreprise intéressée, — de celui-là on dit qu’il a transcendé les trois gunas.

 

Verset : 14.26

 

« Celui qui tout entier s’absorbe dans le service de dévotion, sans jamais faillir, transcende dès lors trois gunas et atteint par là le niveau du Brahman.

 

Verset : 14.27

 

« Je suis le fondement du Brahman impersonnel, qui est immortel, intarissable, éternel, et qui constitue le principe même du bonheur ultime. »

 

--------

 

Verset : 15.6

 

« Ce royaume suprême, le Mien, ni le soleil, ni la lune, ni la force électrique ne l’éclairent. Pour qui l’atteint, point de retour en ce monde.

 

Verset : 15.11

 

« Il voit tout cela avec clarté, le spiritualiste établi avec constance dans la résiliation spirituelle. Mais les autres, dénués de réalisation spirituelle, ne peuvent, quelques efforts qu’ils y mettent, saisir la vérité.

 

Verset : 15.13

 

« J’entre en chacune des planètes, et à travers Mon énergie, les maintiens dans leur orbite. Je deviens la lune, et par-là donne le suc de la vie à tous les végétaux

 

-------

 

Les êtres démoniaques

 

Verset : 16.1, 16.2, 16.3

 

Le Seigneur Bienheureux dit : « Absence de crainte, purification de l’existence, développement du savoir spirituel, charité, maîtrise de soi, accomplissement des sacrifices, étude des Védas, austérité et simplicité, non-violence, véracité, absence de colère, renoncement, sérénité, aversion pour la critique, compassion, absence de convoitise, douceur, modestie et ferme détermination, vigueur, pardon, force morale, pureté, absence d’envie et de pureté des honneurs, — telles sont, ô descendant de Bhârata, les qualités spirituelles des hommes de vertu, des hommes nés de la nature divine.

 

Verset : 16.4

 

« Arrogance, orgueil, colère, suffisance, âpreté, ignorance, — tel sont, ô fils de Prithâ, les traits marquants des hommes issus de la nature démoniaque.

 

Verset : 16.5

 

« Les qualités divines servent la libération de l’être, les attributs démoniaques poussent à l’asservir. Mais n’aie crainte, ô fils de Pându, car avec les qualités divines tu naquis.

 

Verset : 16.6

 

« En ce monde existent deux ordres d’êtres créés, les uns divins, les autres démoniaques. Je t’ai déjà longuement parlé des attribues divins. De Mes lèvres, ô fils de Prithâ, entends maintenant les attributs démoniaques.

 

Verset : 16.7

 

« Ce qu’il faut ou ne faut pas faire, les êtres démoniaques l’ignorent. En eux, ni pureté, ni juste conduite, ni véracité.

 

Verset : 16.8

 

« Ils prétendent que ce monde est irréel et sans fondement, qu’aucun Dieu ne le dirige ; qu’il résulte du désir sexuel et n’a d’autre cause que la concupiscence.

 

Verset : 16.9

 

« Partant de telles conclusions, les démoniaques, égarés, dénués d’intelligence, se livrent à des œuvres nuisibles, infâme, qui visent à détruire le monde.

 

Verset : 16.10

 

« Les êtres démoniaques, qui se réfugient dans la vanité de soi, l’orgueil et l’insatiable concupiscence, deviennent la proie de l’illusion. Fascinés par l’éphémère, ils consacrent leur vie à des actes malsains.

 

Verset : 16.11, 16.12

 

« Jouir des sens jusqu’au dernier moment, tel est, croient-ils, l’impératif majeur pour l’homme. Aussi leur angoisse ne connaît-elle pas de fin. Enchaînés par des centaines, par des milliers de désirs, par la concupiscence et la colère, ils entassent des richesses par voies illicites, pour satisfaire l’appétit de leurs sens.

 

Verset : 16.13, 16.14, 16.15

 

« Telles est la pensée de l’homme démoniaque : « Tant de richesses sont aujourd’hui miennes, et par mes plans, davantage encore viendront. Je possède aujourd’hui tant de choses, et demain plus et plus encore ! Cet homme était de mes ennemis, je l’ai tué ; à leur tour, je tuerai les autres. De tout je suis le seigneur et le maître, de tout le bénéficiaire. Moi parfait, moi puissant, moi heureux, moi le plus riche, et entouré de hautes relations. Nul n’atteint ma puissance et mon bonheur. J’accomplirai des sacrifices, ferai la charité, et par là me réjouirai. » C’est ainsi que le fourvoie l’ignorance.

 

Verset : 16.16

 

« Confondu par des angoisses multiples et pris dans un filet d’illusions, il s’attache par trop au plaisir des sens, et sombre en enfer.

 

Verset : 16.17

 

« Vain de lui-même, toujours arrogant, égaré par la richesse et la fatuité, il accomplit parfois des sacrifices ; mais hors de tout principe, de toute règle, ceux-ci n’en peuvent porter que le nom.

 

Verset : 16.18

 

« Ayant cherché son refuge dans le faux ego, dans la puissance, l’orgueil, la concupiscence et la colère, le démoniaque blasphème la vraie religion et M’envie, Moi le Seigneur Suprême, qui réside en son corps même, comme en celui des autres.

 

Verset : 16.19

 

« Les envieux et malfaisants, les derniers des hommes, Je les plonge dans l’océan de l’existence matérielle sous les diverses formes de la vie démoniaque.

 

Verset : 16.20

 

« Ceux-là, renaissant vie après vie au sein des espèces démoniaques, jamais ne peuvent M’approcher, ô fils de Kuntî. Peu à peu, ils sombrent dans la condition la plus sinistre.

 

Verset : 16.21

 

« Trois portes ouvrent sur cet enfer : la concupiscence, la colère et l’avidité. Que tout homme sain d’esprit les referme, car elles conduisent l’âme à sa perte.

 

Verset : 16.22

 

« Ô fils de Kuntî, l’homme qui a su éviter ces trois portes de l’enfer voue son existence à des actes qui engagent dans la réalisation spirituelle. Il atteint ainsi peu à peu le but suprême.

 

Verset : 16.23

 

« Celui en revanche, qui rejette les préceptes des Ecritures pour agir selon son caprice, celui-là n’atteint ni la perfection, ni le bonheur, ni le but suprême.

 

Verset : 16.24

 

« Ce qu’est ton devoir et ce qu’il n’est pas, sache donc le déterminer à la lumière des principes que donnent les Ecritures. Connaissant ces lois, agit de manière à graduellement t’élever. »

 

-------

 

Verset : 17.14

 

« Respecter le culte du Seigneur Suprême, des brâhmanas, du maître spirituel, et de tous ceux qui sont au-dessus de nous, tel le père et la mère ; observer la pureté, la simplicité, la continence et non-violence, — telles sont les austérités du corps.

 

Verset : 17.15

 

« User d’un langage vrai, dirigé vers le bien de tous, mais encore éviter les mots blessants, ainsi que réciter assidûment les Védas, — telles sont les austérités du verbe.

 

Verset : 17.16

 

« Sérénité, simplicité, gravité, maîtrise de soi et pureté de la pensée, — telles sont les austérités du mental.

 

Verset : 17.17

 

« Pratiqué avec foi par des hommes dont le but n’est pas d’obtenir pour eux-mêmes quelque bienfait matériel, mais de satisfaire le Suprême, la triple union de ces austérités procède de vertu.

 

Verset : 17.18

 

« Quant aux pénitences ostentatoires, qui recherchent le respect, l’honneur et la vénération des hommes, on les dit appartenir à la passion. Elles ne sont qu’instables et éphémères.

 

Verset : 17.20

 

« La charité que dicte le devoir, fait sans rien attendre en retour, en de justes conditions de temps et de lieu, et qui en est digne, cette charité, on la dit s’accomplir sous le signe de la vertu.

 

Verset : 18.8

 

« Et celui qui, par crainte, ou le jugeant pénible, se dérobe au devoir prescrit, on le dit dominé par la passion. Jamais un tel acte ne saurait conférer l’élévation qui résulte du renoncement.

 

Verset : 18.9

 

« Mais celui qui, parce qu’il faut le faire, sans attachement ni à l’action ni au fruit de l’action, accomplit le devoir prescrit, on dit que son renoncement relève de la vertu.

 

Verset : 18.45

 

« En suivant, dans ses actes, sa nature propre, chaque homme peut connaître la perfection. Comment accomplir cela, écoute Moi te le dire à présent.

 

Verset : 18.46

 

« En adorant le Seigneur, l’Omniprésent, à l’origine de tous les êtres, l’homme peut, dans l’accomplissement de son devoir propre, atteindre la perfection.

 

Verset : 18.47

 

« Mieux vaut s’acquitter de son devoir propre, fut-ce de manière imparfaite, que d’assumer celui d’un autre, même pour l’accomplir parfaitement. Par l’accomplissement des devoirs prescrits, que sa nature assigne à chacun, on n’encourt jamais le péché.

 

Verset : 18.49

 

« L’homme peut goûter les fruits du renoncement par la simple maîtrise de soi, le détachement des choses de ce monde et le désintérêt à l’égard des plaisirs matériels. Là réside en fait la plus haute perfection du renoncement.

 

Verset : 18.54

 

« Celui qui atteint le niveau spirituel réalise du même coup le Brahman Suprême, et y trouve une joie infinie. Jamais il ne s’afflige, jamais il n’aspire à quoi que ce soit ; il se montre égal envers tous les êtres. Celui-là obtient alors de Me servir avec un amour et une dévotion purs.

 

Verset : 18.56

 

« Bien engagé en des activités de toutes sortes, Mon dévot, sous Ma protection, atteint, par Ma grâce, l’éternelle et impérissable demeure.

 

Verset : 18.66

 

« Laisse là tous les dharmas, et abandonne-toi simplement à Moi. Toutes les suites de tes fautes, Je t’en affranchirai. N’aie nulle crainte.

 

Verset : 18.68

 

« Pour celui qui enseigne ce secret suprême à Mes dévots, le progrès dans le service de dévotion est assuré, et, à la fin, nul doute, il reviendra à Moi.

 

 

 

 

 

 

Valentin Daguisy

Écrire commentaire

Commentaires: 0